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  • : Le blog de Michèle Leflon
  • : Michèle Leflon, communiste, Vice présidente du conseil régional de Champagne Ardenne, a créé ce blog pour crier son indignation devant le recul de l'humain, la casse de la planète et favoriser le débat pour une alternative politique vraiment à gauche. Ce blog, tout particulièrement tourné vers les Ardennes, en présente des informations alternatives.
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Pour me contacter :
michele.leflon@orange.fr


Vice-présidente du Conseil Régional de Champagne Ardenne, chargée de la formation professionnelle et de l'orientation

Membre du Conseil National du Parti Communiste Français.

Ancien médecin anesthésiste-réanimatrice à l'hôpital de Charleville Mézières.

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La nature dans les Ardennes

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 19:18

orTous les jours dans les radios et la télévision, les évolutions du CAC40 à la Bourse de Paris, mais aussi du Nikkei à Tokyo et du Dow Jons à New York sont martelées, commentées etinterprétées comme des indicateurs économiques fondamentaux : il y a là une manipulation à la fois économique et idéologique visant à faire prendre l'intérêt des "marchés financiers", des spéculateurs et des gros actionnaires pour l'intérêt général.

La Bourse est un marché où sont cotés deux types de valeurs, des actions, titres de propriété de parts de sociétés anonymes et des obligations, valeurs mobilières représentant une créance sur un emprunteur important, grandes sociétés ou État. La séance boursière, c'est principalement un "marché de l'occasion". Il s'y revend, au comptant ou à terme des titres déjà émis. Et, pour l'essentiel de son activité la Bourse n'est donc pas pour les entreprises une source d'apport de nouveaux capitaux.

Il y a donc deux comportements en Bourse: l'un vise le revenu financier, le dividende, par la détention d'actions à moyen ou long terme, l'autre vise des plus-values par des différences de cours à l'achat et la revente avec différentes techniques, permettant pour certains spéculateurs de gagner y compris quand la Bourse baisse, les traders, opérateurs pour le compte de banques, fonds de placement, assurances, ...maniant les deux techniques pour "optimiser" le rendement financier d'un "portefeuille de titres".

La santé de la Bourse et la santé de l'économie, c'est différent : la course à la rentabilité a eu pour première conséquence toutes ces dernières années de majorer la part des dividendes, et principalement des dividendes distribués dans la répartition des résultats des entreprises. Cette majoration s'est opérée contre les salaires, l'emploi, les qualifications, les prélèvements sociaux et publics et les investissements utiles.

Ainsi il n'est pas rare de voir le cours de l'action d'une entreprise bondir après l'annonce de plans de licenciement, d'où l'expression devenue hélas trop fréquente de "licenciements boursiers".

Ce n'est pas la santé de l'économie qui est le premier critère de l'ambiance boursière, mais bien l'importance des prélèvements opérables par les dividendes et les plus values sur l'économie réelle.

Quand les prélèvements dus à la course à la rentabilité financière aggravent les contradictions de l'économie (les impasses de l'austérité : endettement des États, manque de perspectives de croissance et de débouchés économiques, exacerbation des concurrences et dumping, .....) les risques sur les créances et les perspectives de récession peuvent déclencher des baisses boursières. Ces baisses pouvant être aggravées par des comportements spéculatifs et des fluctuations erratiques des marchés ( loin d'être la "main invisible" et rationnelle décrite par les marchés, les comportements des marchés sont de court terme et déformants obnubilés par le prisme de la rentabilité financière).

Pour autant la santé réelle des grandes entreprises est le plus souvent très distincte des fluctuations du cours de Bourse de leur action, ainsi il n'est pas rare que des entreprises aient vu la valeur de leurs actions perdre de 20 à plus de 50% depuis le début de l'année. On parle ainsi de "milliards d'euros partis en fumée", voire de "débâcle boursière".

Pour les grandes entreprises non financières cette évolution n'a rien changé. Elles disposent d'un trésor de guerre considérable, non affecté par les variations des cours de Bourse. La dernière étude de l'association des trésoriers d'entreprise (AFTE) en mai montrait que la trésorerie d'exploitation des entreprises a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2007, avec 170 milliards d'euros de trésorerie pour les groupes non financiers du CAC40.

La question posée est donc plutôt l'utilisation de ses sommes, pour l'investissement, l'emploi, la production, alors qu'elles sont aujourd'hui principalement utilisées en placements financiers et en projets dans les seuls pays émergents. La chute des cours de Bourse peut même accroître le rapport dividende/valeur de l'action, et faciliter les mouvements de fusionconcentration d'entreprises, certaines d'entre elles devenant "opéables", facilitées par le trésor de guerre de trésorerie et la baisse du cours des actions à racheter.

Pour les banques, dont l'actif est principalement constitué de placements financiers et dont le passif peut être déséquilibré par la baisse de valeur des actions de la banque, elles ont aussi des trésoreries, et sont refinancées par la BCE et maintenant sont aussi éligibles pour une recapitalisation éventuelle au Fonds Européen! Par ailleurs en investissant en dettes publiques aux cours dévalués, les filiales de type hedge funds peuvent acheter des titres de dettes grecques à 50% de leur valeur, avec une rémunération de l'ordre de 15% !

Les seuls vrais perdants, non pas des fluctuations boursières mais de la crise financière, sont le monde du travail (salaires emplois services publics), ainsi que les petites et moyennes entreprises qui voient les conditions du crédit se durcir pour elles, et les États mis en demeure de réduire leurs services utiles.

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 18:50

orPris en tenaille entre des marchés financiers voraces, une politique de la BCE qui les favorise et des moyens d’agir volontairement réduits, les États et les peuples sont exsangues. 

Non seulement les Etats et les Banques Centrales ont du injecter des milliards de liquidités pour soutenir les banques et les marchés financiers face à la crise de 2008-2009, mais cette crise financière s’est répercutée sur « l’économie réelle » entraînant récession, chômage, pertes de recettes publiques et dépenses supplémentaires. Par exemple pour la France, 1% de croissance en moins c’est près de 10 milliards de recettes publiques en moins.

Loin de tirer les leçons des crises à répétions et de l’impasse dans laquelle nous pousse la cupidité des marchés financiers, les tenants des logiques libérales ne font que suivre les recommandations de ceux–là même qui ont poussé à la crise.

Les recommandations qui malgré les erreurs et les échecs, qui se cumulent plan après plan, vont toujours dans le même sens : privatiser, démanteler…..

L'exemple italien : début août 2011, la BCE adresse une lettre au gouvernement Italien pour exiger « d’adopter au plus vite » des mesures pour "Moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée, interventions sur l'emploi public, contrats de travail stimulant la productivité" et la privatisation "des sociétés municipales gérant déchets, transports ou distribution d'électricité"....

A entendre et à lire, l'immense majorité de la classe politique et des experts répètent à l'infini le même discours « rassurer les marchés financiers, réduire les déficits, faire des efforts »....

En décrypté cela donne « ne vous inquiétez pas, les dettes publiques seront honorées au centime d'euro près, le problème de la crise ce ne sont pas les marchés financiers mais les incertitudes que fait planer le poids de la dette publique. Pour résoudre la crise il faut réduire la dette publique et par la même engager de nouveaux efforts et cela passe par privatiser, précariser le marché du travail, réduire les budgets sociaux ».

Une telle logique, si elle permet à certains de s’enrichir énormément, est vouée à l'échec. Pour le prix Nobel, Joseph Stiglitz : «Renforcer l’austérité n’aura pour résultat que de ralentir la croissance de l’Europe et d’accroître ses problèmes budgétaires » 

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 18:38

orLes critiques persistantes de gauche, principalement du PCF, au Traité de Maastricht en 1992 puis en 2005 au Traité Constitutionnel Européen se révèlent plus que jamais justifiées. Mais il serait par contre réducteur et trompeur de faire d'un "sortir de l'euro" le préalable voire le sésame magique d'une sortie de crise.

Dès 1992 les économistes communistes et d'autres, défendaient la proposition d'une "monnaie commune", instrument de coopération face au dollar notamment, contre le choix d'une "monnaie unique" au service de l'unification sous la double férule de la "concurrence libre et non faussée" et d'une politique et d'institutions de l'euro (BCE) conçues en fonction et au service d'un financement de l'économie par les marchés financiers.

Car la question de fond est : à quoi doit servir la monnaie, à la fois dans chaque pays et au service de quel projet européen?

Dans la situation de crise actuelle, elle ne peut se limiter à "Faut il sortir de l'euro?" mais "Quelles transformations monétaires en Europe pour une monnaie et une création monétaire utiles à une sortie de crise, au service de quelle transformation sociale en France et en Europe?".

La réponse a cette question n'est évidement pas seulement de technique monétaire mais également de processus politique et social à développer pour rendre possible cette transformation.

La sorite de l'Euro, dans un contexte où les réflexes nationalistes et xénophobes se développent en Europe, le retour de chaque pays vers sa monnaie nationale risqueraient surtout d'exacerber de nouvelles formes de guerre économique, notamment sous forme de dévaluations compétitives, etc... Au dumping social et fiscal s'ajouterait un dumping monétaire.

Ce ne serait pas une réponse à la domination des marchés financiers pouvant encore plus jouer des rivalités et différences entre pays dans les spéculations, les taux d'intérêts, etc... !

La dette contractée en euros sur les marchés internationaux de capitaux (les 2/3 de la dette française par exemple) resterait libellée dans cette monnaie pour le ou les pays sortants de l'euro. Non seulement leur nouvelle monnaie nationale connaîtrait une dévaluation volontaire (l'objectif des partisans d'une sortie de l'euro étant notamment de retrouver une compétitivité prix à l'exportation par une dévaluation monétaire) mais la dette ancienne libellée en euro exploserait.

On voit d'ailleurs comment les dettes libellés en franc suisse voient les montants de remboursements s'emballer.

On pourrait bien sûr penser combiner une sortie de l'euro avec un mouvement massif d'annulation des dettes, mais chaque pays étant revenu vers sa propre monnaie et en guerre économique avec les autres, cette annulation de dettes aboutirait plutôt à des faillites bancaires en chaîne et non maîtrisées.

Il n'y a pas de raccourci (encore moins par la sortie d'un seul pays de l'euro, -ou des pays les plus en difficultés financières-, et à froid) au combat pour une transformation de la construction européenne, incluant une transformation de l'euro.

Le mouvement des indignés, mais aussi les évolutions de la CES, montrent qu'il existe des forces considérables en Europe qui peuvent se mettre en mouvement et converger.

"S'affranchir des marchés financiers" peut être un vecteur rassembleur, de même que la création d'un Fonds Européen, non pas pour rassurer les marchés, mais financer dans l'économie réelle des actions visant à un nouveau type de développement, d'emploi, d'activités, …

Cela doit être lié à une exigence démocratique : celle du pouvoir des peuples face aux marchés et donc d'une transformation des pouvoirs.

L'ensemble des propositions du PCF, transformation de la création monétaire, audit de la dette, réévaluation de la part des richesses orientées vers le travail, pôle public du crédit et bataille pour une refonte des statuts de la BCE, jusqu'à la question d'une transformation du FMI et du développement à partir des droits de tirages spéciaux (DTS) d'un outil monétaire mondial face au dollar, peuvent alors s'inscrire dans cette dynamique.

Ceci unit changement en France et transformation de la construction européenne, réévaluation de la place du travail dans l'économie et démocratie, lutte contre les gaspillages du capital et le productivisme et émergence de biens et services, écologiquement soutenables et émanciper d'une logique de course à la rentabilité. La transformation de la monnaie et donc de l'euro étant un outil au service de ce changement.

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 14:23

orL'euro a été conçu au service de la domination des marchés financiers et pour rivaliser avec les USA dans l'attraction des capitaux mondiaux, moyennant un taux d'intérêt offert supérieur en permanence à celui de la devise américaine.

Avec l'euro, les dirigeants européens cherchent à disputer aux USA le privilège exorbitant dont ils disposent avec le dollar, qui est, de fait, la monnaie commune.

La zone euro, avec une BCE "indépendante", cherche à favoriser les marchés financiers : ainsi au nom de la lutte contre l’inflation, elle rationne la création monétaire susceptible de soutenir l’emploi, la formation et les salaires. Simultanément, avec le pacte de stabilité, les dépenses publiques sont freinées dans le but de tenir les déficits publics sous la barre de 3% du PIB.

L'euro a facilité un fort endettement des États membres, à commencer par ceux d'Europe du sud, Cet argent a servi à la spéculation, immobilière notamment, et a favorisé l'exportation de capitaux et les délocalisations. D'où une croissance réelle insuffisante, pauvre en emplois, qui s'est effondrée avec l'explosion de la bulle spéculative.

Dans ce contexte, l'endettement public de ces pays est apparu excessif par rapport à leurs capacités réelles de remboursement, déclenchant une intense spéculation faisant brutalement remonter leurs taux d'intérêt. Cela a débouché sur une grave crise de surendettement public et de vives tensions au sein de la zone euro.

Des réponses d'ampleur ont été apportées. Mais elles cherchent, avant tout, à rassurer et consolider les marchés financiers, au prix de l'écrasement des dépenses salariales, sociales et des services publics. Elles cassent donc la croissance et l'emploi et rendent encore plus improbables les remboursements. D'où la poursuite de la spéculation contre les pays concernés, dont le défaut de paiement est anticipé, mais aussi contre tout le système de l'euro, avec les risques d'une contagion.

Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été mis en place pour tenter d'endiguer cette crise et d'empêcher sa contagion, de concert avec le FMI et la Commission européenne. Il dispose de la garantie des États de la zone euro, ce qui lui permet d'emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros sur les marchés financiers et de re-prêter aux États en difficulté avec des conditions punitives.

Cette logique consiste donc à emprunter encore et toujours plus sur les marchés et donc à encourager leur croissance cancéreuse et leur domination sur le social et le public, au lieu de faire appel à la création monétaire de la BCE. Cela ne peut qu'accentuer les cercles vicieux de la dette contre l'emploi, les salaires, la formation, les services publics...

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 14:11

 

orAprès avoir contraint les États à se soumettre aux marchés financiers, après avoir généré l’endettement massif des agents économiques, les politiques libérales se sont attachées à réduire au maximum le poids de l'impôt et des prélèvements obligatoires sur les plus riches et les entreprises. 

C'est un terrible manque à gagner pour les finances publiques: ainsi en France, les prélèvements obligatoires, relativement au PIB, sont toujours restés sensiblement inférieurs aux dépenses publiques, de 7,9 points en moyenne de 2003 à 2008, mais de 12,8 points en 2009 et de 12,2 points en 2010. Car les gouvernements successifs n'ont cessé de multiplier les cadeaux fiscaux et para-fiscaux (allègements de "charges sociales", suppression de la taxe professionnelle, baisse de l'ISF...) au profit des entreprises, au nom de la compétitivité pour éviter les délocalisations, et des grandes fortunes, sous prétexte que cela inciterait leurs détenteurs à ne pas s'exiler fiscalement.

Selon un rapport officiel de P. Champsaur et JP Cotis publié en avril 2010, depuis 1999, "l'ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoires ont réduit les recettes publiques de prés de 3 points de PIB:". Et les auteurs d'ajouter: "Si la législation était restée celle de 1999, le taux de prélèvements obligatoires serait passé de 44,3% en 1999 à 45,3% en 2008".

Le manque à gagner total, pour l’État, des allègements accordés aux entreprises est de 172 milliards d'euros en année pleine, soit 67,7% du total des recettes fiscales nettes du budget 2011 et 1,87 fois le déficit prévu !

Dans ce total, on retrouve les exonérations de cotisations sociales patronales dont la compensation coûte annuellement quelque 30 milliards d'euros (29,8 milliards en 2009).

 

 

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 14:00

orAujourd'hui les Etats sont dans l'obligation de donner des gages de "bonne gestion capitaliste" et d'avoir "une bonne note" auprès des agences de notation pour pouvoir se financer à un taux "décent" auprès des marchés financiers. Une obligation de se tourner vers ces derniers alors même que les banques peuvent se refinancer, aujourd’hui, auprès de la BCE à moins de 1% et fixer ensuite des taux exorbitants aux États : plus de 4% pour la France qui bénéficie pourtant d’un AAA auprès des agences de notation, plus de 6% pour l’Italie, plus de 14% pour la Grèce4

Cette obligation est la résultante d'une volonté politique. En France c'est la loi du 3 janvier 1973 qui a enclenché ce processus, conforté et renforcé par le traité de Maastricht de 1992 et la loi du 4 août 1993. : la loi "Pompidou-Giscard" du 3 janvier 1973, décide de mobiliser la force de l'Etat pour promouvoir le marché financier et soutenir les opérations financières des banques ordinaires. Elle stipule en son article 25 que "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France". En pratique, cela signifie que l'on interdit à la République française l'accès direct à la création monétaire de la Banque centrale en l'obligeant à emprunter auprès des banques privées sur les marchés d'obligations à des taux d'intérêt dépendant de la conjoncture de ces derniers. Par cette réforme, "il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'ils soient émis par une entité privée ou publique" confirme V. Giscard d'Estaing. Et il la justifie: "la possibilité du prêt direct de la Banque de France au trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d'inflation monétaire permanente". Constatation très discutable, car ce n'est pas, en soi, l'appel public à la création monétaire de la Banque centrale qui est inflationniste, mais la façon dont cette création monétaire, utilisée alors par l’État pour de massifs transferts en direction des capitaux monopolistes, n'a pas engendré une croissance suffisante des richesses réelles, d'où l'inflation. L'enjeu était non seulement de mettre l'endettement de l’État au service des grands groupes, mais aussi de favoriser le financement de ces derniers. Cela a conduit à une longue période d'essor du marché financier et à une envolée de la dette publique.

De fait, avec le ralentissement de la croissance et la montée du chômage, avec les transferts de plus en plus massifs de l’État vers les grandes entreprises faisant exploser les gâchis de financements publics, avec l'inauguration des politiques d'austérité raréfiant les recettes fiscales et sociales, les comptes publics de la France ont commencé à s'enfoncer structurellement dans le rouge à partir de 1974 pour, depuis, ne plus jamais revenir dans le vert.

C'est le cumul de ces déficits successifs qui explique la croissance de la dette publique désormais couverte par des emprunts sur les marchés financiers. S'engage alors une spirale de la dette que renforcent :

- Le rôle des agences de notation : les apporteurs de fonds (banques, assurances, fonds de pensions et d'investissement...) surveillent la "qualité" des emprunteurs notés par des Agences de notation. Ils exigent des taux d'intérêt d'autant plus importants que les notes sont faibles.

- Le poids des intérêts de la dette : l'accumulation de la dette et la progression des intérêts engendrés ont fait surgir un phénomène "boule de neige" avec une croissance économique de plus en plus ralentie. La dette publique augmente mécaniquement, du fait que le taux d'intérêt payé sur elle est plus élevé que le taux de croissance des ressources qui servent à la rembourser est faible.

- La "mission" de la BCE : La pratique de l'appel par l’État aux marchés financiers pour financer ses déficits est devenue encore plus importante avec le passage à un euro conçu, précisément, au service de la domination des marchés financiers, avec une banque centrale "indépendante" et interdite par traité de toute monétisation de dettes publiques.

- Le développements des "outils spéculatifs" : Cette spirale se trouve renforcée par un système devenu totalement « hors de contrôle », avec la mise en place d’outils spéculatifs qui à l’oeuvre dans la crise de 2007-2008, sont restés quasiment intacts : paradis fiscaux, opacité des transactions, produits dérivés et ventes à découvert. La motivation des spéculateurs ne s’embarrasse d’aucun état d’âme.

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 12:49

orIls nous ont imposé, traité après traité, loi après loi, la plus totale déréglementation de nos législations et de notre économie. Les mêmes prétendaient : « maîtriser la crise », « refonder le capitalisme », « sanctionner les patrons voyous », sans parler de « brider les pratiques spéculatives » ou encore de « créer de la moindre relance ». Ils ont totalement échoué !

 En France, la dette augmente depuis plus de trente ans, depuis la fin des années 1970 avec le recours de plus en plus systématique aux marchés financiers. De 14% du PIB en 1974, elle passe à 21,2% en 1978, 36% en 1983, pour bondir à 60% en 1998. Les années 2000, après une courte période de latence due à une nette reprise de la croissance dans les pays développés, donnent lieu à un véritable emballement: 63,3% du PIB en 2003, 79% en 2009, puis 82,3% en 2010, soit 1591,2 milliards d'euros.

Avec 50 milliards d'euro, la charge d'intérêts de la dette est devenue le troisième poste de dépense du budget de l'Etat. Tous les pays avancés ont connu un tel phénomène : aux Etats Unis la limite d'endettement public décidée par le Congrès y a été relevée cinq fois et en 2011 pour la première fois, la dette publique des États-Unis a dépassé le seuil de 100% du PIB ; au Japon, depuis un point bas de 63,2% en 1992, la dette publique a progressé jusqu'à 197,2% du PIB en 2010 ; les pays de la zone euro n'ont pas échappé à cette tendance: Alors que, rapportée au PIB, la dette publique agrégée de la zone enregistrait une moyenne de 67% du PIB de 2000 à 2008, elle passe brusquement à 78,8% en 2009.

L'origine de cette explosion de la dette publique est liée à trois causes :

- L'obligation faite à l'État de se tourner vers le privé pour ses besoins de financement. Auparavant l'État pouvait emprunter directement et sans intérêts auprès de la Banque Centrale. Cette possibilité, perçue comme un manque à gagner par les banques, a été interdite au profit de l’endettement sur les seuls marchés financiers. En conséquence, les marchés financiers où les prêteurs sont les grandes banques privées, les sociétés d’assurance et fonds divers, se sont « gavés » grâce à la dette publique. 

- La réduction des prélèvements obligatoires avec les efforts répétitifs des gouvernements pour faire reculer la part des richesses allant aux prélèvements obligatoires: impôts, cotisations, et ce, au nom de la compétitivité. Ainsi, pour laisser le capital financier prélever une part de plus en plus importante sur la richesse nationale, les politiques gouvernementales ont systématiquement cherché à faire reculer la part des richesses produites qui sert au financement des services publics et de la protection sociale.

- Le coût de la crise : Les dettes publiques augmentent brutalement en 2008-2009. L’endettement privé (banques, ménages, entreprises) accumulé depuis des années, en contrepartie d'opérations de spéculations boursières et immobilières, est devenu gigantesque. Les crises américaine, irlandaise, espagnole, sont d’abord des crises de dettes privées. Le sauvetage des banques, les auront transformées en dettes publiques. « Privatiser les profits et socialiser les dettes » telle est la politique mise en oeuvre par les politiques libérales.

C'est l'impasse car après l’injection de ces centaines de milliards d’euros sans le moindre engagement sur leur utilisation, la Banque Centrale Européenne (BCE) crée des centaines de milliards de liquidités pour refinancer les marchés financiers sans contreparties utiles au développement social, là non plus sur l’utilisation de ces fonds. Cela a permis de sortir de la récession, mais avec une croissance très insuffisante, très peu d'emplois et le maintien, par le chômage, d'une lourde pression sur les salaires. Par contre, les profits financiers et la spéculation sont repartis à la hausse. En France, après une récession au cours de laquelle le PIB recula de 2,2% en 2009, (année où la bourse de Paris enregistra, elle, une augmentation de 22,32%!) la croissance réelle a atteint péniblement 1,2% en 2010. Après une croissance nulle au deuxième trimestre, l'année 2011 s'annonce fort médiocre. Cette insuffisance de la croissance réelle accentue l'insuffisance des recettes publiques, et pour "remédier" à l'accroissement du déficit public, le gouvernement engage une politique d'austérité. Nous entrons alors dans le cycle vicieux austérité-récession. 

 

 

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 13:23

hopital-copie-1.jpgJe reviendrais prochainement dans ce blog sur la conférence de territoire qui s'est déroulé jeudi dernier, mais j'ai quelques difficultés à vous en faire un compte rendu lisible !

En attendant, voici le courrier que Sylvain Dalla Rosa, maire adjoint PCF de Charleville Mézières et membre de cette conférence de territoire a écrit au directeur de l'agence régionale de santé.

Monsieur le Directeur,

A l’occasion de la récente conférence de territoire Champagne Ardenne Nord, qui s’est déroulée le 6 octobre à Charleville-Mézières, vous avez présenté votre projet régional de santé et territoires. Au sein de celui-ci se trouve les orientations du schéma régional d’organisation des soins (SROS).

Dans les réflexions à mener, concernant la restructuration des plateaux techniques, vous avancez l’hypothèse d’un regroupement des maternités de Charleville-Mézières et Sedan. Cette proposition est la stricte application de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) qui veut réformer l’hôpital public afin de mettre profondément en cause le service public de santé. Concernant les maternités, vous rappelez vous-même que les plateaux obstétricaux présentant moins de 500 accouchements annuels pourront faire l’objet de regroupement. Cette règle mathématique, déjà largement contestable, n’est applicable ni à Charleville Mézières ni à Sedan. En effet, aucun de ces deux établissements n’est en dessous de ce seuil d’accouchements. Un éventuel regroupement n’aurait alors aucune justification médicale mais simplement l’application d’une démarche comptable destinée à faire des économies au détriment de la qualité des interventions.

Cette logique, qui est celle du gouvernement, répond exclusivement à l’exigence de rentabilité voulue par la loi HPST et à la réduction, à tout prix, des dépenses publiques. Malheureusement, aujourd’hui cette réalité prend le pas sur le souhait de qualité des soins et des besoins réels de la population.

Vous me permettrez d’avoir une autre vision de la santé publique dans notre département. C’est pourquoi, au nom des élus communistes, je souhaite un réexamen du SROS qui doit prendre en compte la nécessité du développement de l’hôpital public sur notre territoire. En conséquence, nous nous opposerons, avec vigueur, à toutes les tentatives du démantèlement de l’hôpital public tant en matière de plateaux obstétricaux que chirurgicaux.

Souhaitant connaître vos nouvelles propositions en la matière, Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, mes salutations distinguées.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 23:16

La commission permanente du conseil régional a rendu son avis cet après midi sur le COMA (expression entendue dans d'autres régions, qui m'avait beaucoup amusée !) Le développement de l'apprentissage est il lié au coma que le ministre Chatel veut infliger à l'Education Nationale, histoire de faire des économies ?
Plus sérieusement, ce COM (Contrat d'Objectifs et de moyens) Apprentissage, annoncé dans le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles, témoigne de l'activisme inefficace du gouvernement sarkoziste et le groupe communiste s'est abstenu dans cette délibération qui autorise le président du conseil régional a signé avec le préfet le COMA. Voilà mon intervention :
"Le groupe communiste s'abstiendra sur ce contrat d'objectif et de moyens de l'apprentissage.
Et cela, sans remettre en cause l'importance du travail fait par les services de la région, et de l'Etat d'ailleurs, et le combat politique de la vice présidente en charge des lycées et de l'apprentissage pour améliorer ce contrat face à une intransigeance et une précipitation du gouvernement qui veut développer l'apprentissage hors de toute réalité des entreprises, au delà des voeux des jeunes et en faisant du chantage aux régions pour qu'elles financent toujours davantage.
Grace à tout ce qui avait été fait dans la préparation du CPRDFP, celui-ci avait déjà acté que l'objectif devait être ramené à 10 000 apprentis, loin des objectifs initiaux du gouvernement.
Mais en dehors de cet objectif, le reste du COM reste soumis au diktat gouvernemental et le groupe communiste aurait souhaité que notre collectivité donne un signe beaucoup plus fort de rejet de ce diktat
Il n'est pas question pour nous de rejeter l'apprentissage, qui peut être une voie de formation d'excellence pour certains jeunes, mais bien de rejeter le forcing fait et de dénoncer les charges financières supplémentaires imposées à la région par l'Etat à travers ce contrat.
Le forcing fait avec la promotion du DIMA, qui est en quelque sorte un préapprentissage avant 16 ans et j'étais d'aillerus déjà intervenu à la CP de juillet sur ce sujet: outre le fait que les causes des difficultés scolaires de certains jeunes ne sont pas traitées et qu'on ne fait que s'occuper du symptome, il y a un désengagement de l'Etat qui fait payer aux régions des dépenses liées à la scolarité obligatoire.
Le forcing fait aussi avec un décret qui permet à des jeunes qui ne trouvent pas de maître d'apprentissage de s'incrire en CFA. Qu'est ce que c'est que de l'apprentissage, sans contrat d'apprentissage dans une entreprise, qu'une formation analogue à celle d'un lycée professionnel, mais payée par la taxe d'apprentissage et les régions (plus de la moitié maintenant) au lieu de l'Etat !
Un désengagement financier national tout à fait désastreux, à travers les règles données par le gouvernement à la participation du FNDMA qui en 2010 a apporté à la région 818 € par apprenti et n'apportera plus à la région que 400 € par apprenti  en 2014 et 2015, car c'est bien rapporté au nombre d'apprenti ce que veut dire 7,2 M€ en 2010 uniquement consacré au fonctionnement et 4M seulement en 2014 et 2015, une fois que l'on a déduit les investissements. Concrètement pour maintenir la qualité de l'apprentissage en région, notre collectivité devra mettre plus de 400 € supplémentaire par apprenti et avec un objectif de 10 000 apprentis, cela fera plus de 4 M d'€ supplémentaires de dépenses !
Monsieur le Président, il n'est pas encore trop tard pour reporter ce rapport à plus tard : la signature est prévue pour mercredi ce qui est d'une rapidité rare après vote d'un contrat et répond à l'urgence gouvernementale ! Ne pas signer mercredi pourrait être un signe fort qu'il faut renégocier."
Les réponses apportées tant par le président du groupe socialiste que par le président Bachy ne m'ont pas convaincue : évidemment, tout a été fait pour le bien des apprentis ; évidemment, dans leur large majorité, les partenaires sociaux ont approuvé ce COM lors du Comité de coodination régional de l'Emploi et de la formation professionnelle(CCREFP), car ce qui compte pour eux, c'est la qualité mise en oeuvre pour les apprentis et cela est présent ; évidemment, la région a besoin de l'argent du COM, mais elle a besoin qu'il y en ait plus et la crainte de ne pas en avoir du tout en ne se soumettant pas me paraît grandement exagérée : le gouvernement Sarkozy n'est pas suffisamment en force pour pouvoir se permettre de ne pas accompagner l'apprentissage dans notre région ! Je ne peux m'empêcher de faire le lien entre cette frilosité socialiste et la frilosité des candidats socialistes aux primaires vis à vis d'un changement fondamental de politique européenne pour arrêter de se soummettre aux diktats des marchés financiers, agences de notation et autres qui ruinent les peuples.

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 23:15

Le-Pacte-des-RapacesLe parlement européen a voté aujourd'hui un certain nombre de textes renforçant la gouvernance économique au service des banque, contre les peuples ! En cliquant ici, vous pourrez lire le communiqué du groupe de la gauche unitaire européenne et de la gauche verte nordique dont font partie les députés ommunistes et du Front de Gauche français comme Jacky Henin, qui a fait la déclaration suivante : 

Le docteur Barroso est venu nous livrer: son diagnostic, ses prescriptions. Bien qu'il ait utilisé quelques bons mots et quelques formules chocs, son propos ne nous a pas fait rire, mais alors pas du tout.

Ce que l'on retiendra de son intervention peut se résumer dans cette formule ironique: "dites moi ce dont vous avez besoin et je vous expliquerais comment vous en passer".

Comment espérer sortir de la maladie, avec un traitement inapproprié ? En effet si les médicaments peuvent guérir, ils peuvent aussi aggraver le mal dès lors qu'ils sont utilisés à mauvais escient. La question de la pertinence du diagnostic est alors posée. Le Docteur Barroso part du postulat que l'Europe souffre d'un manque de compétitivité, du fait que de nombreux pays ont vécus au dessus de leurs moyens toutes ces dernières années, que nous ne sommes pas allés au bout du marché unique, d'un manque de cohérence dans la prise de décisions... Et de nous proposer dès lors: de renforcer l'application des critères de Maastricht, d'appliquer des cures d'austérité drastiques, de mettre en place au nom de la solidarité une taxe sur les flux financiers, de renforcer la compétitivité, de transcrire au plus vite dans les lois nationale la directive service (ex Bolkestein).... En langage courant cela signifie: moins de services publics, plus de mise en concurrence des salariés européens entre eux, faire davantage pression encore sur les salaires, augmenter le temps de travail et sa durée. Bien sûr,  la taxe sur les flux financier peut apparaitre intéressante. A condition d'être dosée à la hauteur du besoin! Hors pour le cas présent cela pourrait donner l'image d'une barque européenne au milieu du courant, prenant l'eau et que le capitaine (Barroso) voudrait nous voir écopée à laide d'une petite cuillère.

Pour sauver le malade, il importe au plus vite de revoir le diagnostic initial et de prendre un autre postulat que celui évoqué jusqu'a maintenant. Et si toutes les mesures qui ont été prise jusqu'a aujourd'hui n'avait contribué qu'a rendre le patient plus souffrant encore, plutôt que de le guérir ? Des décennies de destruction d'emplois industriels au nom de la compétitivité, des dizaines d'années de blocage des salaires des prestations sociales et des retraites au nom de la compétitivité, des dizaines d'années de recul des services public pour alléger la charge au nom de la compétitivité, des décennies de libertés absolues pour les banques et les organismes financiers au nom de la compétitivité.... Pourtant rien n'y a fait: le chômage atteint des taux records, les salariés n'arrivent plus à joindre les deux bouts et plus de la moitié d'entre eux perçoit moins de 1550 euros par mois, la dégradation des conditions de soins, d'éducation, d'accès à la justice se sont particulièrement dégradées...

S'il fallait ajouter un élément à ce propos, je dirai que pendant tout ce temps les salariés français se sont hissés sur le podium des ouvriers les plus productifs au monde. C'est cela la réalité!

Au plus vite il importe de changer le traitement, faute de quoi le malade pourrait se retrouver au plus mal. Relance de la consommation par l'augmentation des salaires, des retraites, des prestations sociales Taxes aux frontières pour les produits: en provenance de pays ne respectant les règles de l'organisation internationale du travail, fabriqués en dehors de tout respect de l'environnement, produits par des salariés surexploités... Plan dynamique de ré industrialisation au plus pres des besoins de consommation Contrat de garantie entre les grands donneurs d'ordres et les sous traitants Relance de grands travaux publics utiles à la société: aménagement portuaire, lignes TGV... Interdiction de tous licenciements boursiers Ces propositions tranchent radicalement avec celle du docteur Barroso qui n'a pas hésité à sortir de son chapeau une dernière extravagance (soyons fou): des stages en entreprises pour les jeunes subventionnés par l'Europe.

C'est lui, Barroso qu'on devrait envoyer en stage de requalification.

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