Dans la suite de la fable "Le capital et le FMI (et des peuples aussi)", ce magnifique texte écrit par Maxime Camuzat à partir de la fable de La Fontaine, la cigale et la fourmi, que vous pouvez retrouver en cliquant ici, voici "Le peuple et le candidat" inspiré du Corbeau et du Renard.
Maxime Camuzat explique son choix : on peut mettre "le Peuple" à la place du corbeau sans que cela soit péjoratif car La
Fontaine a écrit ses fables à partir d'autres textes d'auteurs latins ou grecs et dans la mythologie grecque « le
corbeau est un animal fabuleux, toujours seul de son espèce, qui, après un siècle de vie, mourrait consumé par le feu, mais renaissait aussitôt de ses cendres. Par extension, donc, un être unique
en son genre ». Il s'agit là d'une définition que l'on peut aussi apporter au Peuple de France qui s'est toujours levé quand il fallait, dans la Résistance par
exemple.
Quant à mettre un candidat à la place du renard, il ne suffit pas d’avoir un programme, mais il faut aussi savoir
l’exprimer. C’est bien ce que fait le renard dans cette fable, voici 300 ans.
Voici donc ce nouveau texte écrit par Maxime Camuzat :
Le Peuple français, sur sa terre
accroché,
Ayant en tête le bilan d’un candidat qu’il voulait
congédier,
Écouta un nouveau
candidat,
Au nom et au prénom
prédestinés,
Qui lui tint à peu près ce
langage :
« Oui, promis, Peuple de
France….
Avec moi, avec nous, que ça va être joli, que ça va
être beau !
Sans mentir, mon programme, ça va être un
fromage,
Sans rapport avec ce que vous vivez
déjà.
Vous serez le peuple le plus heureux des
Rois.
Car le changement, cet été, vous le verrez
déjà ! »
A ces mots, au printemps, le peuple
s’emballa,
Et écoutant cette voix, il lui donna ses
voix,
Remplissant les urnes, laissant partir
Nicolas.
Mais si bien vite, normalement, l’été
s’annonça
Le changement, lui, sembla manquer le pas.
Tout aussi normalement, le Peuple, alors,
s’interrogea,
Et quand l’automne fut venu, là, vraiment, il
déchanta.
Très vite il
comprit
Que face au capital et au
FMI
On se couche, ou l’on se bat et on
agit,
Et qu’apparemment, loin des promesses, on n’était
pas, là, dans le second choix.
Mais dans ce cas, il sait bien ce qui
arrivera :
Ce que trop de peuples, partout et près de lui,
vivent déjà.
Or, le changement, pour lui, ce n’était pas
ça,
Et pas
seulement !
Car si c’est celui qu’il voit se dessiner
maintenant,
Il pourrait bien être
désespérant,
En étant dans sa tête et dans ses
poches,
Pas mieux, voir pire
qu’avant,
Car le changement qu’il
attend,
C’est celui promis au
printemps.
C’est ce qu’il rappela, ce petit Peuple
françois
Dans la rue, comme dans les urnes, quand l’hiver
approcha.
Maxime Camuzat ajoute une note en fin bien savoureuse aussi : " la leçon de cette année 2012 est bien, me semble-t-il, celle de la morale de cette fable de La Fontaine écrite voici plus de 3 siècles, au moment où, je le rappelle, dans la langue d’alors, on ne disait pas « français » mais « françois » (voir par exemple, le texte d’origine de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen des 20, 21 , 23, 24 et 26 août 1789, toujours affichée dans notre mairie).
Car en effet, qu’écrirait alors aujourd’hui, (enfin presque…), Jean de La Fontaine ?
« La morale de cette histoire est une leçon qui mériterait un autre fromage, d’un discours et d’un goût différent que celui qu’on écoute à présent. Car le peuple françois d’aujourd’hui jure qu’on ne l’y reprendra plus, souhaitant que sa voix, comme ses voix dans les urnes, soient vraiment entendues. Car comme il le dit aujourd’hui, vous avez trop écouté le MEDEF, comme le capital et le FMI. Il est temps d’écouter le peuple aussi ».
S’il avait pu savoir, il aurait sans doute ajouté : « et quand un peuple a élu un candidat qui porte le même prénom, aller dans le même sens, cela devrait être évident. Non ?... »