Promis pour ceux qui ne sont pas passionnés par les questions de formation, après cet article, je ne vous parle plus de formation au moins quelques jours !
Mais pour l'instant, je vous ai surtout parlé de formation initiale en parlant du contrat de plan régional de développement des formations.
Or, il doit y avoir dans ce contrat tout un volet sur la formation des adultes. Les services de l'Etat ont donc proposé des orientations, non dénuées d'intérêt d'ailleurs. Vendredi, j'ai même dit, plus subtiles que celles du rectorat : en effet, elles prêtent moins à discussion sur les buts recherchés. Mais sur quoi va-t-on contractualiser ?
Les questions d'illetrisme sont largement soulignées. La question de la formation des personnes en contrat aidé aussi.
Un petit rappel s'avère nécessaire. Jusqu'en 2004, la formation des salariés en contrat aidé était financé par l'Etat. Puis est venu Borloo et son plan dit de cohésion sociale. C'était la négation de la formation avec comme "philosophie" qu'il fallait avant tout mettre au travail. L'Etat a donc arrêté de financer la formation, en disant que c'était aux employeurs de le faire. Si ce n'est que les employeurs, ce sont les associations, les communes ... bref, sauf en ce qui concerne les plus grosses collectivités, des employeurs qui n'ont pas les moyens de payer de la formation. Un employeur de contrat aidé se distingue d'ailleurs par son utilisation des contrats aidés comme des salariés kleenex : l'Education Nationale.
Alors en parlant maintenant de l'importance de la formation des contrats aidés, on a l'impression que les services de l'Etat lancent une bouteille à la mer : qui va la récupérer pour payer la facture à l'intérieur ?
A mon initiative, on a bien commencé à faire de petites choses au conseil régional : le chèque formation, utilisable par les salariés en contrat aidé, une convention avec le CNFPT (le centre de formation de la fonction publique territoriale) ... mais les budgets ne sont pas extensibles et ce n'est pas parce que l'Etat ne finance plus qu'il y a davantage d'argent dans les caisses de la région.
Sur quoi va-t-on contratualiser ? L'absence de propositions concrètes est d'autant plus désagréable que l'on n'a pas de réponse non plus sur l'Ecole de la deuxième chance : depuis deux ans, des financements de l'Etat se sont ajoutés à ceux de la région et de l'Europe et de nouvelles écoles de la deuxième chance se sont ouvertes, à Sedan par exemple. La région ne demande pas grand chose : juste l'assurance de la pérennité de ces financements pendant la durée du contrat de plan. Mais pour l'instant, pas de réponse !