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  • : Le blog de Michèle Leflon
  • : Michèle Leflon, communiste, Vice présidente du conseil régional de Champagne Ardenne, a créé ce blog pour crier son indignation devant le recul de l'humain, la casse de la planète et favoriser le débat pour une alternative politique vraiment à gauche. Ce blog, tout particulièrement tourné vers les Ardennes, en présente des informations alternatives.
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Qui suis-je ?

Pour me contacter :
michele.leflon@orange.fr


Vice-présidente du Conseil Régional de Champagne Ardenne, chargée de la formation professionnelle et de l'orientation

Membre du Conseil National du Parti Communiste Français.

Ancien médecin anesthésiste-réanimatrice à l'hôpital de Charleville Mézières.

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La nature dans les Ardennes

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 23:50

auditIls sont en train de prendre le pouvoir directement : en Grèce c'est un ancien administrateur de la Banque Centrale Européenne qui devient premier ministre avec le soutien de l'extrême droite ; en Italie, c'est un ancien commissaire européen, un des chantres de l'ultralibéralisme et d'une construction européenne faite pour les actionnaires, contre les peuples !

Ne laissons pas ces rapaces tranquilles : ils veulent nous culpabiliser pour nous faire payer leurs dettes. Exigeons un audit citoyen de la dette publique. Allez donc signer, comme je viens de le faire, la pétition en cliquant ici. Déjà plus de 37 000 signatures.

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 14:54

Je vous ai présenté au cours des dernières semaines sur ce blog toute une série d'articles, peut être un peu ennuyeux, mais donnant les arguments et les propositions des communistes sur la crise de l'Europe, les difficultés économiques.

Car on ne peut se contenter de la fatalité de l'UMP et du PS devant l'avidité des marchés financiers et les gesticulations d'un N. Sarkozy au service de ses amis du Fouquet's doivent cesser, mais les abandons du courage politique nécessaire pour récupérer le contrôle de l'économie, la mettre au service des peuples et non des actionnaires ne sont pas acceptables : la gauche, toute la gauche doit en prendre conscience. C'est à ce prix que la vie pourra changer !

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 12:34

humaSortir de l'euro ferait redoubler les difficultés et la spéculation, exacerberait les rivalités entre Européens et, au total, consoliderait la domination mondiale du dollar, pourtant elle-même en crise très profonde. Surtout, cela reviendrait à se priver de la force d'une création monétaire commune à l'échelle européenne, donc des conditions de financement qui seraient très limitées par rapport à des pays-continent comme les États-Unis ou la Chine.

Les euro-obligations, dont la conception s'inscrit toujours dans le recours aux marchés financiers, présentent deux autres inconvénients. D'une part elles interdisent la possibilité de conduire des politiques différenciées selon les besoins propres de chaque pays. D'autre part, émises au nom de la zone euro, elles imposeraient, pour garder leur notation, aux pays les plus faibles de s'aligner sur les normes des pays qui dominent, Allemagne en tête, poussant ainsi vers une politique budgétaire unique.

Tout au contraire, l'enjeu est de commencer à rompre avec cette logique qui consiste à faire accumuler de nouvelles dettes, pour tenter de régler celles en cours, en empruntant toujours plus sur les marchés financiers.

Utiliser l'Euro et la BCE autrement, c'est possible : Le PCF, le Front de gauche, et le Parti de la gauche européenne (PGE) proposent de construire un Fonds social et solidaire pour le développement européen.

Son principe, c'est l'émission des titres nationaux de dette publique rachetés par la BCE à un taux d'intérêt nul pour alimenter ce nouveau Fonds. Celui-ci serait chargé de les répartir, démocratiquement, entre chaque pays, selon leurs besoins respectifs, dans le but, expressément, de développer leurs services publics et leur potentiel de croissance sociale nouvelle.

La dénonciation du pacte de stabilité, le rejet déterminé du pacte de l'euro +, marcheraient alors de paire avec le lancement d'un nouveau pacte pour une croissance sociale, écologique et solidaire européenne.

Pour redonner une pleine utilité à la création monétaire et au crédit, les communistes avancent un ensemble cohérent de propositions:

· Réorienter la politique monétaire de la BCE sous le contrôle des parlements européen et nationaux.

· Redonner aux banques centrales la possibilité de financer directement les États, soit par des avances monétaires directes, soit par la souscription d'obligations du Trésor à bas taux d'intérêt.

· Différencier les taux d'intérêt (des banques commerciales vers les ménages et les entreprises, et de la Banque Centrale vers les banques commerciales) selon l'utilité sociale effective de l'activité à financer ou refinancer.

· Revenir sur le décloisonnement banque de dépôts/banque d'investissement et interdire certaines pratiques comme les opérations de "gré à gré".

· Réinventer une maîtrise publique et sociale du système bancaire et d'assurances

· Revenir sur la libre circulation des capitaux et instaurer une taxe sur les transactions financières

· Réorienter le crédit vers l'économie réelle, en privilégiant les activités socialement et écologiquement efficaces, pour permettre un nouveau type de développement pour générer des richesses indispensables pour retrouver des recettes publiques, des revenus populaires, et les moyens de répondre aux besoins sociaux, en premier lieu d'emplois.

Une telle réorientation de la création monétaire et du crédit à l'économie peut contribuer à maîtriser et résoudre le problème de la dette, sans les "cures d'austérité" qui saignent les peuples sans guérir l'économie. Il faut organiser un dégonflement de sphère financière.

C'est une affaire mondiale et pas seulement européenne : il faut en finir avec la dictature des agences de notation privées pour le compte des marchés financiers et la spéculation. Cela nécessite une profonde transformation du système monétaire international dans le cadre d'une nouvelle conférence mondiale qui serait au moins de la portée de celle de Bretton Woods de 1944.

L' Europe peut jouer un rôle majeur dans ce sens, de concert avec sa propre transformation :

· En se tournant vers les besoins énormes de développement du monde arabe en révolution et de l'Afrique sub-Sahara avec un nouveau plan de type Marshall sans domination.

· En se rapprochant des pays émergents pour faire reculer le rôle du dollar et aller vers la création d'une monnaie commune mondiale de coopération, à partir des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, comme l'envisagent désormais explicitement la Chine, la Russie, la CNUCED... et d'une refondation des institutions monétaires, financières et commerciales internationales.

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 07:02

Il faut une réforme de la fiscalité : pour accroitre les recettes des impôts, faire reculer les inégalités, dégager des ressources immédiates pour la protection sociale et encourager les comportements favorables à la croissance de l'emploi et des richesses réelles. En même temps cette réforme doit pénaliser la croissance financière des capitaux, la recherche de l'argent pour l'argent, les délocalisations .

Quelles ressources ?

- L'impôt sur les sociétés doit être modulé de façon à pénaliser les entreprises qui investissent pour diminuer l'emploi et la masse salariale, préfèrent faire des placements financiers ou cherchent surtout à payer des dividendes. Il faut, par contre, encourager les entreprises qui investissent en programmant des créations d'emplois, des mises en formation correctement rémunérées.

- Un impôt territorial sur le capital des entreprises est nécessaire pour en dissuader les gâchis. Il s'agirait d'une "taxe professionnelle" moderne qui serait assise non seulement sur les équipements des entreprises, mais aussi sur les actifs financiers des sociétés et des banques. Cela permettrait aux collectivités territoriales de disposer de quelque 20 milliards d'euros supplémentaires.

-L'impôt sur les grandes fortunes doit voir accroître son rendement, non seulement en augmentant son barème, mais aussi en élargissant sa base; par exemple en faisant contribuer les fortunes professionnelles de façon modulée, selon que les entreprises concernées augmentent ou non l'emploi et la masse salariale, alors qu'aujourd'hui les équipements professionnels sont exonérés de l'ISF.

- Cotisations sociales patronales : les revenus financiers des entreprises et des banques doivent cotiser au même taux que les salaires.

Quelle utilisation de l'argent des prélèvements obligatoires ?

- Un contrôle démocratique et une évaluation publique et sociale de la dépense publique: en lieu et place d'un rationnement systématique avec la RGPP et la prétendue "règle d'or" des finances publiques". Celle-ci ne vise qu'à faire entrer dans notre Constitution des principes pour déssaisir automatiquement les élus de la Nation de tout pouvoir de décision budgétaire. C’est un dispositif pour contraindre les dépenses de l'Etat, des collectivités territoriales et de la protection sociale aux normes des pactes de stabilité et de l'euro plus, aux injonctions de la BCE et des marchés financiers.

- Accroitre l'efficacité sociale des entreprises : il faut en finir avec les baisses de cotisations sociales patronales au nom de la compétitivité. Les communistes veulent, pour accroître l'efficacité sociale des entreprises, non pas baisser les "charges sociales", comme le préconisent la droite et le PS, mais pérenniser un financement efficace de la protection sociale et baisser les charges financières des entreprises (intérêts payés sur les crédits).

Pour cela, il faut :

* Réformer le calcul des cotisations sociales pour accroitre durablement leurs recettes : leur taux serait modulé de façon à décourager la croissance financière, les politiques salariales regressives et à encourager la création d'emplois et de formations.

* Alimenter un Fonds national de sécurisation de l'emploi et de la formation avec les quelque 30 milliards d'euros d'argent public aujourd'hui utilisés à baisser les "charges sociales". Cet argent servirait à prendre en charge les intérêts payés aux banques par les entreprises pour l'investissement, en fonction de critères basés sur l'emplois, la formation les progrés écologiques.

* Créer un pôle public bancaire et financier: à partir de la Caisse des dépôts, des autres institutions financières publiques ou semi-publiques et de banques re-nationalisées. Ce pôle aura pour mission de développer, sous contrôle social, un nouveau crédit pour l'investissement des entreprises dont le taux d'intéret serait d'autant plus abaissé, jusqu'à devenir nul, voire négatif, que cet investissement programemerait plus d'emplois et de formations correctement rémunérés.

Taxer les transactions finançières : ll est indispensable de commencer à frapper très durement les spéculateurs et mettre à contribution les institutions financières pour commencer à alléger celles de dettes publiques qui sont « légitimes ». La mise en place d'une taxe Tobin sur les transactions financières est plus nécessaire que jamais. En même temps, il faudrait mettre à contribution, par un prélèvement spécifique, les banques, les sociétés d'assurances, les OPCVM et tous les fonds spéculatifs, dans chaque pays et à l'échelle de l'Europe. Devraient être particulièrement pénalisés les opérateurs qui se sont assurés contre un risque de défaut grec (ou autre) dans un but essentiellement spéculatif. Il s'agirait, ce faisant, d'en finir avec les instruments financiers du type des « CDS » (Credit default swap).

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 06:48

La dette n'est pas mauvaise en soi. Il y a de bonnes et de mauvaises dettes. Tout dépend de l'utilisation que l'on fait de l'argent emprunté.

Si il est utilisé pour accroître les richesses réelles , cela fait de la croissance durable et saine. Celle-ci va alors entrainer un accroissement des recettes publiques (impôts et cotisations sociales), ce qui permettra de rembourser l'argent emprunté.

Par contre, si l'argent emprunté sert à spéculer sur les marchés boursiers et immobiliers, à délocaliser, à détruire des emplois, à déqualifier et à tirer les salaires vers le bas, cela freine la croissance, raréfie les recettes, ce qui creuse les déficits et les dettes.

Les communistes demandent un audit citoyen sur la dette publique. On l'a vu précédemment depuis l'obligation faite aux États de se refinancer auprès des marchés financiers, ceux-ci se gavent littéralement de la dette. 1200 milliards d’euros d'intérêts de la dette, en total actualisé, versés par la France depuis 1974, cette année cela va représenter 50 milliards d’euros !

Un audit est indispensable pour déterminer la part illégitime de la dette, due par exemple au sauvetage des banques et des fonds spéculatifs et de décider le non remboursement de cette part illégitime. L'occasion aussi d'examiner les nécessaires restructurations de dettes à engager, pour dégonfler la sphère financière au profit de l'économie réelle

Le financement des dépenses publiques doit être libéré des marchés financiers. Il faut remettre en cause le recours aux marchés comme mode privilégié de financement des États.

Il faut instaurer un nouveau financement des dépenses publiques utiles par la BCE. La FED et la Banque d'angleterre financent directement les dépenses de leurs Etats mais elles le font pour soutenir les dépenses d'armement, les cadeaux fiscaux aux riches, les profits financiers des banques et des groupes, les placements financiers,la spéculation...

Sous le poids de la crise, la BCE a été contrainte de transgresser ses propres dogmes monétaristes. Désormais, elle rachète des titres de dette publique des Etats en difficulté, mais pas directement auprés d'eux sur le "marché primaire", ni pour aider au développement des dépenses de services publics et pour la croissance réelle. Elle les achète sur le "marché secondaire", auprés des banques qui détiennent ces titres afin de continuer la course folle à l'endettement sur les marchés financiers...où les banques achètent les nouveaux titres de dette publique émis à taux d'intérêt élevés avec, notamment, l'argent que leur prête la BCE à 1%!

Il faut absolument que la création monétaire de la BCE serve à une vigoureuse relance des dépenses sociales, pour les services publics et pour une croissance réelle.

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 23:14

logo-cnlLe ministère de la consommation a décidé de ne pas renouveler l’agrément consommation 2010 de la Confédération nationale du logement, agréée depuis plus de 30 ans.

Les conséquences pour les consommateurs sont graves : non seulement la CNL ne peut plus les défendre en justice mais ce sont également ses moyens financiers et sa crédibilité qui sont remis en cause. Pour la CNL, il s’agit d’une volonté délibérée de lui nuire et, au-delà, de s’attaquer à toutes les organisations un peu trop revendicatives au goût du gouvernement.

Sans doute, la Confédération National du Logement a le tort, aux yeux du gouvernement de demander :  

- Le gel des loyers dans tous les secteurs locatifs. 
- La revalorisation de 25 % des aides personnelles et la prise en compte dans le calcul de la totalité du coût des charges locatives.
- Un véritable service public de l’Energie.
- L’arrêt de toutes les saisies, coupures d’eau, de gaz et d’électricité, expulsions.
- La construction annuelle de 180 000 logements locatifs véritablement sociaux.
- La garantie et l’amélioration du statut d’occupation des locataires.
- La mise en œuvre d’un Service public national et décentralisé du logement et de l’habitat.

Le gouvernement ne veut que des associations de moutons, des bons consommateurs, des qui ne discutent pas, qui ne revendiquent pas. Sommes nous revenus à la cour du roi Soleil ?

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 19:43

orLa création monétaire est traditionnellement liée au pouvoir de créer de la monnaie, avec trois fonctions : régler des dettes nées de l'échange, unité de mesure de la valeur de tous les autres biens et instrument de réserve de valeur.

Le pouvoir de création monétaire est détenu par les banques, alimentant ainsi en monnaie le circuit économique. La puissance publique, l'Etat, n'a plus directement un pouvoir de création monétaire, celui ci ayant été confié dans les institutions à la Banque Centrale. Cela laisse entière la question d'un contrôle démocratique de la Banque Centrale.

Toute banque peut créer de la monnaie, d'autant plus que celle ci est aujourd'hui à plus de 90% scripturale, n'existant que par jeu d'écritures comptables, et non par l'émission de billets ou de pièces. Toute banque crée de la monnaie en accordant un crédit, créance dont elle garantit la valeur. Le crédit est à la source de la création monétaire.

La Banque Centrale, elle joue le rôle de banque des banques. Elle émet de la monnaie.  Chaque banque commerciale a un compte à la Banque Centrale et chaque jour s'opère une compensation interbancaire selon qu'une banque doit de l'argent àcune autre, après le solde de toutes les opérations entre elles ( chèques, virements, ...). Cette compensation s'opère en monnaie banque centrale entre les comptes des différentes banques auprès de la banque centrale.

Depuis les réformes des années 1980, trois évolutions ont été marquantes:

- Le marché interbancaire (ou marché monétaire) s'est élargi : pour solder leur comptes et faire face à leurs besoins de refinancement (retrouver des liquidités disponibles après avoir distribuer beaucoup de crédits) les banques commerciales peuvent se refinancer directement entre elles ( échange de créances contre des liquidités), sans passer forcement par la Banque Centrale.

Avec la crise financière de 2007, les banques commerciales ayant accumulé des milliards de créances douteuses (subprimes, etc..), elles se refusent à se les racheter entre elles. D'où l'appel massif aux Banques Centrales pour un refinancement du système bancaire par centaines de milliards à un taux zéro aux USA et de 1% en Europe.

Mais il n'y a aucun critère dans cette création monétaire massive pour sauver les banques, permettant par exemple de les pénaliser pour activité spéculative et de refinancer prioritairement les activités utiles.

- La frontière "banque de dépôts"/"banque d'investissements" a été abolie. Même les banques qui ont les comptes usuels des ménages, ont développé des activités de marché et des activités spéculatives.

- La frontière entre marché monétaire et marché financier (instruments de placements) est devenue totalement opaque avec la libre circulation des capitaux, la multiplication des produits dérivés, le développement des échanges de "gré à gré" (échanges sans contrôle possible, souvent "hors bilan", et difficilement localisables), la confusion activité de dépôts et de crédits usuels avec les activités de marché financier, la rapidité et la multiplication électronique des transactions, la multiplication des filiales, souvent dans des "paradis fiscaux", ..... Dans cette économie d'endettement auprès des marchés financiers, ces derniers dominent le marché monétaire et le financement de l'économie.

Dans la globalisation financière, la création monétaire, dans son ampleur et dans son utilisation, est de plus en plus éloignée de "l'économie réelle". Au plan international, on considère selon les différentes mesures que les transactions liées à l'économie réelle ne représentent que 2% à 4% des transactions quotidiennes.

Après 2008, les "plans de relance" ont été inefficaces car captés par les marchés financiers, et aujourd'hui les "plans de rigueur" vont pénaliser les peuples, alors que les marchés vont continuer à s'accaparer une création monétaire quasi gratuite ! 

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 19:18

orTous les jours dans les radios et la télévision, les évolutions du CAC40 à la Bourse de Paris, mais aussi du Nikkei à Tokyo et du Dow Jons à New York sont martelées, commentées etinterprétées comme des indicateurs économiques fondamentaux : il y a là une manipulation à la fois économique et idéologique visant à faire prendre l'intérêt des "marchés financiers", des spéculateurs et des gros actionnaires pour l'intérêt général.

La Bourse est un marché où sont cotés deux types de valeurs, des actions, titres de propriété de parts de sociétés anonymes et des obligations, valeurs mobilières représentant une créance sur un emprunteur important, grandes sociétés ou État. La séance boursière, c'est principalement un "marché de l'occasion". Il s'y revend, au comptant ou à terme des titres déjà émis. Et, pour l'essentiel de son activité la Bourse n'est donc pas pour les entreprises une source d'apport de nouveaux capitaux.

Il y a donc deux comportements en Bourse: l'un vise le revenu financier, le dividende, par la détention d'actions à moyen ou long terme, l'autre vise des plus-values par des différences de cours à l'achat et la revente avec différentes techniques, permettant pour certains spéculateurs de gagner y compris quand la Bourse baisse, les traders, opérateurs pour le compte de banques, fonds de placement, assurances, ...maniant les deux techniques pour "optimiser" le rendement financier d'un "portefeuille de titres".

La santé de la Bourse et la santé de l'économie, c'est différent : la course à la rentabilité a eu pour première conséquence toutes ces dernières années de majorer la part des dividendes, et principalement des dividendes distribués dans la répartition des résultats des entreprises. Cette majoration s'est opérée contre les salaires, l'emploi, les qualifications, les prélèvements sociaux et publics et les investissements utiles.

Ainsi il n'est pas rare de voir le cours de l'action d'une entreprise bondir après l'annonce de plans de licenciement, d'où l'expression devenue hélas trop fréquente de "licenciements boursiers".

Ce n'est pas la santé de l'économie qui est le premier critère de l'ambiance boursière, mais bien l'importance des prélèvements opérables par les dividendes et les plus values sur l'économie réelle.

Quand les prélèvements dus à la course à la rentabilité financière aggravent les contradictions de l'économie (les impasses de l'austérité : endettement des États, manque de perspectives de croissance et de débouchés économiques, exacerbation des concurrences et dumping, .....) les risques sur les créances et les perspectives de récession peuvent déclencher des baisses boursières. Ces baisses pouvant être aggravées par des comportements spéculatifs et des fluctuations erratiques des marchés ( loin d'être la "main invisible" et rationnelle décrite par les marchés, les comportements des marchés sont de court terme et déformants obnubilés par le prisme de la rentabilité financière).

Pour autant la santé réelle des grandes entreprises est le plus souvent très distincte des fluctuations du cours de Bourse de leur action, ainsi il n'est pas rare que des entreprises aient vu la valeur de leurs actions perdre de 20 à plus de 50% depuis le début de l'année. On parle ainsi de "milliards d'euros partis en fumée", voire de "débâcle boursière".

Pour les grandes entreprises non financières cette évolution n'a rien changé. Elles disposent d'un trésor de guerre considérable, non affecté par les variations des cours de Bourse. La dernière étude de l'association des trésoriers d'entreprise (AFTE) en mai montrait que la trésorerie d'exploitation des entreprises a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2007, avec 170 milliards d'euros de trésorerie pour les groupes non financiers du CAC40.

La question posée est donc plutôt l'utilisation de ses sommes, pour l'investissement, l'emploi, la production, alors qu'elles sont aujourd'hui principalement utilisées en placements financiers et en projets dans les seuls pays émergents. La chute des cours de Bourse peut même accroître le rapport dividende/valeur de l'action, et faciliter les mouvements de fusionconcentration d'entreprises, certaines d'entre elles devenant "opéables", facilitées par le trésor de guerre de trésorerie et la baisse du cours des actions à racheter.

Pour les banques, dont l'actif est principalement constitué de placements financiers et dont le passif peut être déséquilibré par la baisse de valeur des actions de la banque, elles ont aussi des trésoreries, et sont refinancées par la BCE et maintenant sont aussi éligibles pour une recapitalisation éventuelle au Fonds Européen! Par ailleurs en investissant en dettes publiques aux cours dévalués, les filiales de type hedge funds peuvent acheter des titres de dettes grecques à 50% de leur valeur, avec une rémunération de l'ordre de 15% !

Les seuls vrais perdants, non pas des fluctuations boursières mais de la crise financière, sont le monde du travail (salaires emplois services publics), ainsi que les petites et moyennes entreprises qui voient les conditions du crédit se durcir pour elles, et les États mis en demeure de réduire leurs services utiles.

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 18:50

orPris en tenaille entre des marchés financiers voraces, une politique de la BCE qui les favorise et des moyens d’agir volontairement réduits, les États et les peuples sont exsangues. 

Non seulement les Etats et les Banques Centrales ont du injecter des milliards de liquidités pour soutenir les banques et les marchés financiers face à la crise de 2008-2009, mais cette crise financière s’est répercutée sur « l’économie réelle » entraînant récession, chômage, pertes de recettes publiques et dépenses supplémentaires. Par exemple pour la France, 1% de croissance en moins c’est près de 10 milliards de recettes publiques en moins.

Loin de tirer les leçons des crises à répétions et de l’impasse dans laquelle nous pousse la cupidité des marchés financiers, les tenants des logiques libérales ne font que suivre les recommandations de ceux–là même qui ont poussé à la crise.

Les recommandations qui malgré les erreurs et les échecs, qui se cumulent plan après plan, vont toujours dans le même sens : privatiser, démanteler…..

L'exemple italien : début août 2011, la BCE adresse une lettre au gouvernement Italien pour exiger « d’adopter au plus vite » des mesures pour "Moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée, interventions sur l'emploi public, contrats de travail stimulant la productivité" et la privatisation "des sociétés municipales gérant déchets, transports ou distribution d'électricité"....

A entendre et à lire, l'immense majorité de la classe politique et des experts répètent à l'infini le même discours « rassurer les marchés financiers, réduire les déficits, faire des efforts »....

En décrypté cela donne « ne vous inquiétez pas, les dettes publiques seront honorées au centime d'euro près, le problème de la crise ce ne sont pas les marchés financiers mais les incertitudes que fait planer le poids de la dette publique. Pour résoudre la crise il faut réduire la dette publique et par la même engager de nouveaux efforts et cela passe par privatiser, précariser le marché du travail, réduire les budgets sociaux ».

Une telle logique, si elle permet à certains de s’enrichir énormément, est vouée à l'échec. Pour le prix Nobel, Joseph Stiglitz : «Renforcer l’austérité n’aura pour résultat que de ralentir la croissance de l’Europe et d’accroître ses problèmes budgétaires » 

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 18:38

orLes critiques persistantes de gauche, principalement du PCF, au Traité de Maastricht en 1992 puis en 2005 au Traité Constitutionnel Européen se révèlent plus que jamais justifiées. Mais il serait par contre réducteur et trompeur de faire d'un "sortir de l'euro" le préalable voire le sésame magique d'une sortie de crise.

Dès 1992 les économistes communistes et d'autres, défendaient la proposition d'une "monnaie commune", instrument de coopération face au dollar notamment, contre le choix d'une "monnaie unique" au service de l'unification sous la double férule de la "concurrence libre et non faussée" et d'une politique et d'institutions de l'euro (BCE) conçues en fonction et au service d'un financement de l'économie par les marchés financiers.

Car la question de fond est : à quoi doit servir la monnaie, à la fois dans chaque pays et au service de quel projet européen?

Dans la situation de crise actuelle, elle ne peut se limiter à "Faut il sortir de l'euro?" mais "Quelles transformations monétaires en Europe pour une monnaie et une création monétaire utiles à une sortie de crise, au service de quelle transformation sociale en France et en Europe?".

La réponse a cette question n'est évidement pas seulement de technique monétaire mais également de processus politique et social à développer pour rendre possible cette transformation.

La sorite de l'Euro, dans un contexte où les réflexes nationalistes et xénophobes se développent en Europe, le retour de chaque pays vers sa monnaie nationale risqueraient surtout d'exacerber de nouvelles formes de guerre économique, notamment sous forme de dévaluations compétitives, etc... Au dumping social et fiscal s'ajouterait un dumping monétaire.

Ce ne serait pas une réponse à la domination des marchés financiers pouvant encore plus jouer des rivalités et différences entre pays dans les spéculations, les taux d'intérêts, etc... !

La dette contractée en euros sur les marchés internationaux de capitaux (les 2/3 de la dette française par exemple) resterait libellée dans cette monnaie pour le ou les pays sortants de l'euro. Non seulement leur nouvelle monnaie nationale connaîtrait une dévaluation volontaire (l'objectif des partisans d'une sortie de l'euro étant notamment de retrouver une compétitivité prix à l'exportation par une dévaluation monétaire) mais la dette ancienne libellée en euro exploserait.

On voit d'ailleurs comment les dettes libellés en franc suisse voient les montants de remboursements s'emballer.

On pourrait bien sûr penser combiner une sortie de l'euro avec un mouvement massif d'annulation des dettes, mais chaque pays étant revenu vers sa propre monnaie et en guerre économique avec les autres, cette annulation de dettes aboutirait plutôt à des faillites bancaires en chaîne et non maîtrisées.

Il n'y a pas de raccourci (encore moins par la sortie d'un seul pays de l'euro, -ou des pays les plus en difficultés financières-, et à froid) au combat pour une transformation de la construction européenne, incluant une transformation de l'euro.

Le mouvement des indignés, mais aussi les évolutions de la CES, montrent qu'il existe des forces considérables en Europe qui peuvent se mettre en mouvement et converger.

"S'affranchir des marchés financiers" peut être un vecteur rassembleur, de même que la création d'un Fonds Européen, non pas pour rassurer les marchés, mais financer dans l'économie réelle des actions visant à un nouveau type de développement, d'emploi, d'activités, …

Cela doit être lié à une exigence démocratique : celle du pouvoir des peuples face aux marchés et donc d'une transformation des pouvoirs.

L'ensemble des propositions du PCF, transformation de la création monétaire, audit de la dette, réévaluation de la part des richesses orientées vers le travail, pôle public du crédit et bataille pour une refonte des statuts de la BCE, jusqu'à la question d'une transformation du FMI et du développement à partir des droits de tirages spéciaux (DTS) d'un outil monétaire mondial face au dollar, peuvent alors s'inscrire dans cette dynamique.

Ceci unit changement en France et transformation de la construction européenne, réévaluation de la place du travail dans l'économie et démocratie, lutte contre les gaspillages du capital et le productivisme et émergence de biens et services, écologiquement soutenables et émanciper d'une logique de course à la rentabilité. La transformation de la monnaie et donc de l'euro étant un outil au service de ce changement.

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